Défi 2026 (II)

L’élection du 3 octobre 2022 a produit des résultats satisfaisants pour certains et décevants pour d’autres en plus grand nombre.

Coalition Avenir Québec (CAQ) :

Sans surprise et pour reprendre un slogan de leur campagne, nous aurons droit jusqu’en 2026 à la continuité, soit un gouvernement qui s’efforce sans trop de peine de se positionner au Centre là où l’on peut se faire plein d’amis et peu d’ennemis.

Le Premier ministre Legault devrait conserver sa cote de popularité que seul, un improbable scandale originant de son équipe d’élu(e)s, pourrait altérer.

Le plan pédagogique adopté par le Parti Québécois sous la gouverne déterminée de M. Paul St-Pierre Plamondon , chef du Parti Québécois, risque d’exercer une pression relative sur l’équipe de la CAQ dont certains de ses membres pourraient se sentir tiraillés entre nationalisme tranquille et souverainisme engagé. Même le Premier ministre pourrait se sentir interpellé.

Parti libéral du Québec (PLQ) :

Également sans surprise, parti politique démantelé, voire démembré. Le fossoyeur en chef du PLQ demeure emmuré dans un silence gênant, en contemplant le champ de ruines comme disait M. Jacques Parizeau en parlant du PQ à une époque contraire à la présente, laquelle est empreinte d’optimisme retrouvé, M. Couillard donc, doit comprendre que la Politique est un art que la technique seule, ne peut en assurer l’expression bienfaisante.

Québec solidaire (QS) :

L’authenticité de son étiquette souverainiste me paraît être le caillou dans la chaussure interdisant la transparence dans l’expression de son identité partisane véritable.

Le doute concernant l’authenticité du caractère souverainiste affiché de Québec solidaire s’est installé solidement dans mon esprit quand Mme Françoise David s’est présentée comme candidate de QS dans la circonscription de Gouin où après quelques tentatives infructueuses, elle fut élue députée en 2012 éliminant de ce fait M. Nicolas Girard qui était député du Parti Québécois. La circonscription de Gouin était alors représentée par le PQ depuis plusieurs années avec M. André Boisclair suivi de M. Girard. Mme David avec la notoriété qui était la sienne, aurait sûrement pu se faire élire dans une autre circonscription.

Bien sûr elle en avait le droit mais une souverainiste qui défait un député souverainiste, on ne peut dire gagnant-gagnant. J’ai compris que les adeptes de QS n’étaient pas motivés par le pouvoir qui seul permet la tenue d’un référendum idéalement libérateur, trouvent leur satisfaction dans le rôle d’opposant.

M. Gabriel Nadeau Dubois présente un bon potentiel de politicien mais, lui aussi, contribue à entretenir le mystère identitaire souverainiste.

Le 03 octobre dernier en soirée, les résultats de l’élection annoncés, M. Nadeau-Dubois, s’adressant à des partisans survoltés, énuméra les principaux dossiers pour lesquels il se disait prêt à se battre dont l’environnement, la langue mais n’a pas dit qu’il se battrait pour la souveraineté. Cependant, je crois qu’il est souverainiste mais sans que ce soit pour lui, une priorité. M. Nadeau – Dubois me paraît avoir choisi de s’investir énergiquement dans la consolidation des grands dossiers préalablement à une transition vers le Pays. Ce faisant, il semble oublier que les grandes réformes des éléments structurant notre société seraient plus faciles à réaliser en tant que Pays plutôt que Province. En 2026, M. Nadeau – Dubois, offrant une maturité appropriée, à mon humble avis serait ministrable dans un prochain gouvernement du Parti Québécois.

Parti conservateur du Québec :

M. Éric Duhaime, élu chef de son parti par plus de 10,000 membres comme décrit dans un des documents publiés sur le site du parti, présente un résumé de carrière diversifié et principalement associé à des mandats politiques nationalistes, voire indépendantistes. En cours de campagne pédagogique à venir et orchestrée par le Parti Québécois, M. Duhaime pourrait bien trouver laborieux++ de vanter les mérites d’un fédéralisme inadapté.

Parti Québécois (PQ) :

En optant pour une présentation détaillée des quatre (4) éléments constitutifs d’un Québec souverain soient: – Budget de l’an un – Livre bleu – Immigration – Citoyenneté -, le PQ prend le leadership des courants souverainistes québécois.

Un gouvernement péquiste majoritaire est possible en 2026. Sans être spécialiste de la Politique, je crois qu’une victoire péquiste fortement souhaitée, exige que tous les québécois et toutes les québécoises souverainistes se rassemblent sous un même drapeau et n’hésitent pas à faire valoir leur conviction politique, En 1968, le Rassemblement pour l’Indépendance nationale (RIN) s’est sabordé en faveur du Parti Québécois ce qui a contribué plus tard à l’entrée des premiers députés indépendantistes à L’Assemblée nationale et en 1976, au gouvernement souverainiste majoritaire avec Monsieur René Lévesque à la barre. Les souverainistes, pour espérer réaliser l’indépendance, ne doivent pas être des adversaires dans les urnes mais plutôt des coéquipiers.

Les pédagogues du PQ doivent se rappeler que la majorité des souverainistes québécois(e)s le sont devenu(e)s pour avoir été témoins durant nombre d’années, des incursions fédérales dans les champs de compétences québécoises, des promesses non respectées, de l’incompréhension du Canada anglais des réalités fondamentales de la spécificité québécoise, des trahisons maintes fois répétées par autant de politicien(e)s représentant la fédération canadienne, parmi ces gestes historiques de mépris envers la nation québécoise, pensons au rapatriement de la Constitution canadienne de 1982, après de multiples manigances ayant pour but d’écarter le Québec. Que penser également du rejet des accords du Lac Meech et de Charlottetown lesquels, entre autres dispositions, reconnaissaient le Québec, société distincte, et j’en passe. Je pense ici aux nouvelles arrivantes et nouveaux arrivants ayant déjà acquis le droit de vote au Québec et ceux et celles qui auront acquis ce droit à temps pour l’élection 2026 et ce, sans avoir vécu l’évolution du fédéralisme canadien sous toutes ses coutures et les conséquences trop souvent conflictuelles avec les aspirations politiques légitimes du Québec.

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