La politique et les politiciens

Introduction :

J’ai écrit ce texte en 2002. Depuis, les débats parlementaires sont devenus sensiblement plus respectueux mais, le Naturel semble toujours prêt à rejaillir. Ce qui a résisté au temps écoulé, c’est le constat que la partisannerie politique est un frein à l’évolution souhaitable des sociétés

La partisannerie devenue exacerbée aux États-Unis illustre bien ce retard évolutif, au point où chez notre voisin, la Cour Suprême contaminée par ce virus partisan, arrive difficilement à rendre la Justice par objectivité.

Le Parti Québécois m’apparaît en cette fin d’année 2023, grâce à une nouvelle administration, présenter un pouvoir d’attraction supérieur à celui de 2002. C’est de bon augure.

LA POLITIQUE ET LES POLITICIENS

Nous avons hérité du système parlementaire britannique et en avons fait notre référence démocratique depuis plus de trois siècles. De la confrontation institutionnalisée découlant du multipartisme, devait selon les pères du système, jaillir la démocratie, la justice, l’équité, la vérité. Rien de plus utopique. Notre histoire démontre de mille façons que la partisannerie politique entrave notre évolution collective. Bien sûr, de belles réalisations sociales, économiques et politiques ont vu le jour au Québec depuis qu’il s’est fondu dans ce système d’une autre époque. Si dans l’adversité, les Québécois ont réussi à progresser depuis, essayons d’imaginer ce que ce serait si cela avait été fait dans la concertation.

La qualité du jeu, qu’il soit politique ou sportif, est conditionnée strictement par les règles pré- établies. Or le << spectacle >> politique ne plaît plus aux citoyens et citoyennes du Québec. De nombreux sondages d’opinion associés à de faibles participations répétitives aux diverses élections, le démontrent de façon incontestable. Les politiciens et politiciennes n’ont plus auprès des électeurs la crédibilité nécessaire pour les convaincre du bien fondé ou non de tout changement majeur lié à notre statut politique.

Prisonniers des règles du jeu dont je parlais plus haut, les acteurs politiques élus ou aspirants à le devenir, sont soumis à la contrainte électorale ce qui donne lieu aux promesses électorales plus souvent irréalistes mais qui ont le pouvoir de séduction recherché. Programmes électoraux rassurants et accrocheurs, la prise du pouvoir est le seul moyen pour un parti politique de réaliser ses objectifs. Cependant, il le fera en laissant de côté les convictions d’une partie importante de la population.

Les débats en chambre, tant à Québec qu’aux autres parlements canadiens sont d’un niveau tel, que chaque jour, contribue à renforcer dans l’opinion publique une impression négative déjà trop forte en regard d’un exercice essentiel à toute démocratie.

Que seront les prochaines campagnes électorales dans un contexte de déficit zéro ? Pour en donner plus à droite, il faudra en donner moins à gauche. Il sera de plus en plus difficile pour les marchands d’illusions de prendre leur place. Malheureusement beaucoup d’entre nous ont besoin qu’on leur dise ce qu’ils aiment entendre.

Un autre défi pour nos politiciens consiste à satisfaire à la fois intervenants économiques et sociaux. Ceci donne lieu très souvent à des séances de patinage beaucoup plus risquées pour le parti au pouvoir que pour ceux d’opposition qui font leur pain quotidien de l’insatisfaction justifiée ou non, de factions diverses. Je le répète, il est faux de penser que des débats partisans émerge toujours la vérité. Seule l’analyse objective peut permettre une issue constructive à la controverse. Notre système parlementaire repose sur des assises de pouvoir ce qui implique opposition et exclusion.

Le projet souverainiste est en panne, ce qui signifie que l’option fédéraliste est aussi en panne. Cependant l’option fédéraliste a de meilleures chances, dans le contexte actuel, de survie. La principale raison étant que les résistants québécois partisans de la souveraineté, ne se laisseront jamais convaincre par un projet souverainiste qui leur propose un pays semblable au Canada de par ses institutions politiques, sociales et économiques, en particulier la fiscalité et la défense, Pourquoi, diront-t-ils, changer quatre trente sous pour une piastre ? Un oui résultant d’un éventuel référendum, s’il est d’une majorité trop mince, sera bombardé de tous côtés par les opposants qui insisteront sur un manque de crédibilité. Cela créera une situation parsemée de batailles juridiques rendant aux négociateurs québécois la vie impossible et au parti au pouvoir, l’inconfort de naviguer en eaux troubles.

Le programme du Parti Québécois, dans sa version actuelle, ne contient pas tous les éléments nécessaires à recruter les adhésions nécessaires à un OUI fortement majoritaire ne laissant place à aucune équivoque. Un passage national limpide, déterminé et inattaquable.

Sur la base des convictions évoquées jusqu’ici, je propose une solution au problème constitutionnel affectant le Québec depuis son entrée dans la confédération canadienne, laquelle solution, comporte un effet rassembleur favorisant une réconciliation nationale et faisant en sorte qu’aucune région ni circonscription électorale se retrouve dans l’opposition. Une solution qui favorise l’accession au pouvoir pour tous les Québécois et toutes les Québécoises.

Une proposition pour un pays neuf, un pays différent.

Pierre Henri
Novembre 2002

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